Paris, 27 juil 2017 (AFP)

Emmanuel Macron a appelé jeudi le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni pour « dissiper toute mauvaise interprétation » de la décision française de nationaliser provisoirement les chantiers navals de STX France et assuré vouloir faire « une large place » au groupe italien Fincantieri, a indiqué l’Elysée.
« C’est évidemment une décision transitoire pendant laquelle les discussions continuent pour trouver un accord, et notre souhait est évidemment que cet accord fasse une large place à Fincantieri », a fait valoir l’Elysée.
« M. Gentiloni était très apaisé. Ce schéma était connu, il le savait et le comprend », a assuré la présidence française.
Pourtant deux ministres italiens, qui réclament le maintien du contrôle de STX France par Fincantieri, ont jugé jeudi cette décision de nationalisation temporaire « grave et incompréhensible ».
Le 31 mai, Emmanuel Macron a bloqué l’accord qui aurait donné à Fincantieri le contrôle de STX France, où sont fabriqués des éléments des bâtiments militaires français. La France réclame désormais un accord à 50/50.
« Il était important de dissiper un peu de mauvaise interprétation. On a parlé de nationalisation comme si l’Etat allait devenir propriétaire définitivement de STX, il ne s’agit évidemment pas de cela », a encore souligné l’Elysée.
« L’Etat a décidé d’exercer son droit de préemption car il y avait un délai légal: si on ne le faisait pas, c’était tout le dispositif qui ne fonctionnait plus », a fait valoir la présidence française, alors que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire se rend à Rome mardi pour discuter avec son homologue italien.
Emmanuel Macron a aussi discuté avec M. Gentiloni du dossier libyen, qui a également suscité une tension avec Rome, qui a craint d’être exclue du processus.
Les deux hommes ont « débriefé » la séquence libyenne, qui a vu lundi les rivaux libyens, le civil Fayez al-Sarraj et le militaire Khalifa Haftar, discuter à La Celle-Saint-Cloud à l’invitation du président français, avant la visite mardi à Rome du Premier ministre syrien al-Sarraj, avec un accord pour organiser des élections au printemps.
« Contrairement a ce qui a pu être relayé en Italie, il y a eu une préparation très étroite » avec l’Italie de cette rencontre, et « plusieurs discussions » avec Rome, selon l’Elysée, pour qui les deux dirigeants « ont partagé un certain optimisme après cette rencontre, avec des conclusions très similaires ».
Emmanuel Macron a enfin « précisé à M. Gentiloni ses propos » sur l’installation en Afrique de centres d’examen des demandes d’asile, notamment « sur les conditions dans lesquelles les centres avec l’Ofpra pouvaient être déployés en Libye, si les conditions de sécurité le permettent », a conclu l’Elysée.
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