Kinshasa, 8 août 2017 (AFP)
Aucun incident majeur n’a été signalé mardi pendant la journée « ville morte » organisée par l’opposition congolaise contre le président Joseph Kabila, alors que les autorités avaient demandé aux réseaux sociaux de restreindre leur activité.
Dans ce pays en proie à des convulsions régulières, comme la veille à Kinshasa où des heurts ont fait 13 morts d’après les autorités, cette première des deux journées « ville morte » s’est singularisée par son calme. Des dizaines de personnes avaient été interpellées lors d’une précédente mobilisation citoyenne le 31 juillet.
Sans être à l’arrêt total, l’activité a tourné au ralenti à Kinshasa. Les deux-tiers des commerces étaient fermés, de même que les banques, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les huit voies de l’immense boulevard du 30-Juin ressemblait à une autoroute déserte. D’habitude bondés, les transports publics étaient à moitié vides. Des policiers armés patrouillaient en ville.
« La circulation est timide, mais nous sommes au travail », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, rappelant que les autorités laissaient faire, à condition que les grévistes n’empêchent personne d’aller travailler.
« On participe à cette journée ville morte parce que nous ne sommes pas contents de nos gouvernants. On demande que Corneille Nangaa (président de la commission électorale) sorte le calendrier global et qu’il nous conduise aux élections », a déclaré à l’AFP un Kinois, Kiki Kalombo.
A Lubumbashi (sud-est), capitale économique aux quatre millions d’habitants, le grand marché aux poissons a été fermé en matinée après des incidents impliquant des jeunes manifestants dispersés par la police et l’armée.
« La politique des villes mortes n’a jamais donné les résultats escomptés. Mon commerce est fermé. J’ai perdu des clients. L’économie du pays est par terre », affirme Alexandre, propriétaire d’un dépôt de poissons, qui préférerait un « homme fort » pour faire partir le président Kabila.
A Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est du pays sous tension depuis 20 ans, un déploiement important de la police anti-émeute était visible aux grands carrefours, selon un correspondant de l’AFP. Quelques dizaines de jeunes ont tenté de barricader les rues avec des pierres.
A Kananga, principale ville du Kasaï, région qui subit des violences depuis un an et fief de l’opposition, les banques, stations-service et commerces fonctionnaient normalement, selon un autre correspondant de l’AFP.
A la veille de ces deux journées, et après les violences lundi dans la capitale, les cinq opérateurs de téléphonie mobile ont été priés de prendre des « mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images » sur les réseaux sociaux jusqu’à nouvel ordre.
Une lettre de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo.
« Cette limitation d’accès aux réseaux sociaux est une entrave au travail journalistique dans son ensemble et une privation de droits d’accès à l’information pour ses lecteurs basés en RDC », a dénoncé l’Association des médias en ligne de la RDC (MILRDC).
– « Le cap est mis » –
Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par « balles perdues » dans plusieurs quartiers de Kinshasa, d’après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila.
Un commissaire de police est par ailleurs décédé des suites de ses blessures, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Une quarantaines d’assaillants présumés se trouvaient mardi entre les mains de la police, a constaté l’AFP.
Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila devait, selon l’actuelle Constitution, quitter le pouvoir après son deuxième mandat qui a pris fin le 20 décembre 2016.
Des élections devraient avoir lieu d’ici fin 2017, d’après un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déclaré samedi que le « cap est mis » sur les élections, sans préciser de date. La Commission électorale (Céni) a indiqué que les violences au Kasaï retardent le recensement complet des quelque 45 millions d’électeurs potentiels.
Les deux journées « ville morte » ont été organisées par le Rassemblement de l’opposition, qui prévoit aussi des réunions publiques le 20 août et des appels à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.
L’instabilité politique en RDC, géant au coeur de l’Afrique (70 millions d’habitants, 2,3 millions de km2, neuf frontières), inquiète la communauté internationale.
Un haut responsable de l’ONU a rencontré lundi à Kinshasa une délégation du gouvernement. Les Nations unies étudient avec Kinshasa les moyens d’aller rapidement vers des élections, selon ce haut responsable, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, cité sur le site de la radio onusienne Okapi.
Dans ce pays en proie à des convulsions régulières, comme la veille à Kinshasa où des heurts ont fait 13 morts d’après les autorités, cette première des deux journées « ville morte » s’est singularisée par son calme. Des dizaines de personnes avaient été interpellées lors d’une précédente mobilisation citoyenne le 31 juillet.
Sans être à l’arrêt total, l’activité a tourné au ralenti à Kinshasa. Les deux-tiers des commerces étaient fermés, de même que les banques, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les huit voies de l’immense boulevard du 30-Juin ressemblait à une autoroute déserte. D’habitude bondés, les transports publics étaient à moitié vides. Des policiers armés patrouillaient en ville.
« La circulation est timide, mais nous sommes au travail », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, rappelant que les autorités laissaient faire, à condition que les grévistes n’empêchent personne d’aller travailler.
« On participe à cette journée ville morte parce que nous ne sommes pas contents de nos gouvernants. On demande que Corneille Nangaa (président de la commission électorale) sorte le calendrier global et qu’il nous conduise aux élections », a déclaré à l’AFP un Kinois, Kiki Kalombo.
A Lubumbashi (sud-est), capitale économique aux quatre millions d’habitants, le grand marché aux poissons a été fermé en matinée après des incidents impliquant des jeunes manifestants dispersés par la police et l’armée.
« La politique des villes mortes n’a jamais donné les résultats escomptés. Mon commerce est fermé. J’ai perdu des clients. L’économie du pays est par terre », affirme Alexandre, propriétaire d’un dépôt de poissons, qui préférerait un « homme fort » pour faire partir le président Kabila.
A Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est du pays sous tension depuis 20 ans, un déploiement important de la police anti-émeute était visible aux grands carrefours, selon un correspondant de l’AFP. Quelques dizaines de jeunes ont tenté de barricader les rues avec des pierres.
A Kananga, principale ville du Kasaï, région qui subit des violences depuis un an et fief de l’opposition, les banques, stations-service et commerces fonctionnaient normalement, selon un autre correspondant de l’AFP.
A la veille de ces deux journées, et après les violences lundi dans la capitale, les cinq opérateurs de téléphonie mobile ont été priés de prendre des « mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images » sur les réseaux sociaux jusqu’à nouvel ordre.
Une lettre de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo.
« Cette limitation d’accès aux réseaux sociaux est une entrave au travail journalistique dans son ensemble et une privation de droits d’accès à l’information pour ses lecteurs basés en RDC », a dénoncé l’Association des médias en ligne de la RDC (MILRDC).
– « Le cap est mis » –
Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par « balles perdues » dans plusieurs quartiers de Kinshasa, d’après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila.
Un commissaire de police est par ailleurs décédé des suites de ses blessures, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Une quarantaines d’assaillants présumés se trouvaient mardi entre les mains de la police, a constaté l’AFP.
Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila devait, selon l’actuelle Constitution, quitter le pouvoir après son deuxième mandat qui a pris fin le 20 décembre 2016.
Des élections devraient avoir lieu d’ici fin 2017, d’après un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déclaré samedi que le « cap est mis » sur les élections, sans préciser de date. La Commission électorale (Céni) a indiqué que les violences au Kasaï retardent le recensement complet des quelque 45 millions d’électeurs potentiels.
Les deux journées « ville morte » ont été organisées par le Rassemblement de l’opposition, qui prévoit aussi des réunions publiques le 20 août et des appels à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.
L’instabilité politique en RDC, géant au coeur de l’Afrique (70 millions d’habitants, 2,3 millions de km2, neuf frontières), inquiète la communauté internationale.
Un haut responsable de l’ONU a rencontré lundi à Kinshasa une délégation du gouvernement. Les Nations unies étudient avec Kinshasa les moyens d’aller rapidement vers des élections, selon ce haut responsable, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, cité sur le site de la radio onusienne Okapi.