Kinshasa, 22 juil 2017 (AFP)

L’opposition congolaise a dévoilé samedi son calendrier d’actions « pour obtenir le départ » du président Joseph Kabila avec deux journées villes mortes les 8 et 9 août, des meetings le 20 août et un appel à la désobéissance civile à partir du 1er octobre, a constaté l’AFP.
Cette annonce a été faite à Kinshasa en clôture d’un « conclave » du « Rassemblement » de l’opposition vendredi et samedi, alors que le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut plus se représenter selon l’actuelle Constitution et que son deuxième mandat a officiellement pris fin le 20 décembre 2016.
Le pouvoir doit organiser des élections d’ici la fin de cette année, selon l’accord de la Saint-Sylvestre conclu le 31 décembre sous l’égide de l’Eglise catholique. « Je n’ai rien promis du tout! Je souhaite organiser des élections aussi vite que possible », a déclaré de son côté le président Kabila à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel en juin dernier.
L’opposition prévoit d’abord deux journées villes mortes les 8 et 9 août dans l’ensemble du pays « en guise d’avertissement », a déclaré le rapporteur du « conclave », François Muamba, dans une déclaration publique.
Le 20 août, l’opposition annonce des meetings dans les chefs-lieux des 25 provinces, et quatre rassemblements simultanés dans la capitale Kinshasa (environ 10 millions d’habitants), a poursuivi le rapporteur devant plusieurs centaines de personnes.
« A défaut d’avoir convoqué le corps électoral le 30 septembre, Joseph Kabila ne sera plus reconnu président de la République à partir du 1er octobre », a lancé le rapporteur qui s’exprimait depuis le siège du parti historique d’opposition UDPS de la famille Tshisekedi, dans le quartier de Limete.
Les quelque 70 millions de Congolais seront invités à partir du 1er octobre à ne plus s’acquitter de leurs taxes et redevances envers l’État ni de leurs factures d’électricité et d’eau aux deux sociétés qui en ont le monopole.
Fils de l’opposant historique Étienne Tshisekedi décédé le 1er février à Bruxelles, Félix Tshisekedi a appelé en lingala (l’une des quatre langues nationales) « policiers et militaires à ne plus respecter des ordres mal donnés notamment pour tuer des Congolais ».
Félix Tshisekedi a par ailleurs accusé le président Kabila de « prendre en otage » le corps de son père qui n’a toujours pas été rapatrié faute d’accord entre la famille du disparu et les autorités sur l’organisation des obsèques.
Des précédentes journées de manifestations à l’appel de l’opposition contre le maintien du président Kabila au pouvoir avait fait des morts en septembre et en décembre 2016.